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Lorsqu’elle apprend être enceinte de leur quatrième enfant, Isra’a tente avec son mari Ahmed de trouver des soutiens et un·e médecin qui les comprennent…À travers la chronique intimiste de ce couple dont la femme doit se résoudre à avorter dans un pays qui l’interdit, Amr Gamal brosse le portrait sobre et authentique de la ville d’Aden et du Yémen d’aujourd’hui.
Isra’a et Ahmed vivent avec leurs trois enfants à Aden, ville portuaire à la pointe sud du Yémen en proie à la guerre civile orchestrée par les puissances alentours. Leur existence est marquée par la pauvreté, les pannes de courant et les pénuries d’eau. Employé à la télévision publique, il ne touche plus son salaire et fait le taxi pour gagner quelques riyals. Lorsqu’elle se retrouve enceinte, le couple envisage de mettre fin à la grossesse, ne pouvant se permettre une quatrième bouche à nourrir, mais se heurte à l’incompréhension dans un pays qui n’autorise l’avortement qu’en cas de danger pour la santé.
Dans ce rare film yéménite, tourné dans un pays sans cinéma et le premier jamais présenté au Festival de Berlin, Amr Gamal témoigne d’une histoire arrivée à ses ami·es et dépeint son quotidien à Aden. Grâce à une mise en scène maîtrisée en plans larges, une tension dramatique articulée sur le réel et des personnages dignes, le réalisateur et metteur en scène de théâtre non seulement décrit de manière intense le Yémen en crise et l’idéologie conservatrice qui pèse sur sa société, mais aussi offre une lueur d’espoir. En résulte un portrait naturaliste de toute beauté.
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