Le «Good morning Vietnam» est le salut en forme de cri de guerre tonitruant qu’un disc-jockey lance à ses auditeurs dont il est chargé en 1965 de remonter le moral depuis Saïgon. Interprété par un Robin Williams survolté, il accomplit ce sacerdoce avec une gouaille, une «mordache» et un dynamisme qui en font vite l’idole des GI embourbés dans la guerre du Vietnam.

Mais les circonstances le conduisent à ne pas rester claquemuré dans son studio, à ne pas s’enfermer, loin des risques du combat, dans son rôle d’animateur galvaudisant et résolument positif. La réalité va le rattraper sur le terrain et le contraindre à la contempler en face et à la percevoir dans toute sa complexité. Il en subira les douloureux contrecoups. Jugé compromis par ce qu’il a pu voir, faire ou aider à faire au front, confronté au quotidien de la guerre – qui tranche, bien sûr, avec l’optimisme de sa logorrhée radiophonique – il perd la confiance de ses supérieurs et doit regagner les Etats-Unis. C’est ce contraste entre la gloriole et l’impitoyable réalité qui fait la force du film.