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Reporters Sans Frontières - 2009

Du 3 au 9 juin 2009

 

Le magazine télévisuel : une grande tradition romande

De tout temps la Télévision suisse romande a attaché une importance particulière à l’information. En témoignent depuis plus de cinquante ans les nombreux magazines qu’elle a diffusés en début de soirée, à des heures de forte écoute, en dépit d’une concurrence de plus en plus forte. Le premier d’entre eux, Continents sans visa,un magazine mensuel lancé en 1959 déjà, ouvrait la TSR sur le monde et, comme l’écrit Nicolas Bouvier, «faisait sortir la télévision romande de sa province».

Un journalisme incisif

Dix ans plus tard, avec la création de Temps présent, s’imposait chaque jeudi à 20 heures un journalisme d’investigation incisif et critique, répondant au désir des téléspectateurs de mieux comprendre le monde. Un magazine capable de résister à la déferlante des images, souvent insignifiantes, venues d’ailleurs. Rapidement l’émission devenait populaire et l’une des productions phare de la TSR, lui donnant par ailleurs une forte image à l’étranger. Ces deux magazines auxquels il faudrait ajouter aujourd’hui Mise au point, A Bon entendeur ou TTC pour ne citer que ces exemples, sont révélateurs de cette volonté de la Télévision suisse romande depuis sa création de témoigner sans tabous de la réalité sociale et politique, en Suisse comme dans le monde. Révélateurs aussi de la volonté des réalisateurs et journalistes de la TSR d’aller au-delà des apparences, de montrer les dysfonctionnements de la société suisse et d’informer les citoyens sur les enjeux politiques, sociaux et économiques de notre temps. Des réalisateurs et des journalistes profondément attachés à  l’idée  d’une  télévision généraliste de service public, sou-

cieux de l’intérêt général et conscient, comme le disait Dominique Wolton, qu’il n’y a pas de télévision sans une conception implicite ou explicite de son rôle dans la société. Il suffit de se plonger dans les archives de la TSR et de visionner quelques unes de ses émissions, pour se convaincre du respect de ce principe et de l’importance que l’information a toujours eue pour les responsables de la TSR.

Une confrontation révélatrice

Cette volonté d’informer en toute liberté se confirme dans les nombreux reportages et documentaires présentés au cinéma Bio de Carouge tout au long de cette semaine de Camera Témoin, consacrée à la confrontation entre longs métrages et films de télévision. Voir «Comment devenir une bête politique» réalisé par Temps présent puis le film «Frost / Nixon» ou «Citizen Berlusconi» et «Citizen Kane», pour ne prendre que ces deux exemples, c’est constater que cinéma et télévision peuvent être aussi efficaces l’un que l’autre pour témoigner de la réalité lorsque les auteurs en ont la volonté et les moyens.

Claude Torracinta