Printemps carougeois 2005 - l'or du feu

JE 14 avril 2005 à 21h. 

 

Au Feu! 

Un film de Adama Drabo

avec Fily Traore, Djemeba Diawara, Ballamoussa Keita, Abdou Samake, Arouna Diarra, Mamadou Fomba, Djibril Kouyate, Samby Karambe, Fatoumata Touré

Dans le petit village bambara de Farabougou du sud saharien, la saison des pluies tire à sa fin. Les récoltes s'annoncent abondantes. Pourtant, il y a émoi à Farabougou, car l'oracle a prédit une brusque sécheresse et des incendies. Pour Sidy, jeune ingénieur des eaux et forêts, installé depuis quelque temps dans le village, c'est le début d'une longue marche initiatique. Il part à la recherche d'une plante aux sept pouvoirs curatifs dont les guérisseurs ont perdu la septième vertu. Sa quête l'entraîne dans les profondeurs dangereuses et mystiques de la société bambara ... Il va se heurter à la corruption de la haute administration, comme à certaines pratiques ancestrales. Pourtant, il ne s'agit pas d'un «européanisé». Il cherche à faire le lien entre la tradition africaine et la nécessaire modernisation de la vie dans les villages. 

Pour ses débuts de cinéaste, le jeune malien Adama Drabo n'hésite pas à lier plusieurs des plus importants thèmes du cinéma africains. Entre un présent autoritaire et corrompu, et un passé mythique, Adama Drabo cherche la voie du développement de l'Afrique. Ce n'est pas tout: il nous raconte une histoire où le suspens, les rebondissements nous tiennent en haleine. Dans un mélange heureux des genres, passant de la magie du verbe africain à la satire des moeurs des nouveaux possédants, de la comédie à la critique la plus virulente, «Ta Dona» nous raconte l'Afrique, la vraie, celle d'aujourd'hui

«Ta Dona» apparaît comme une sorte de parcours initiatique où celui qui reçoit l'enseignement n'est pas seul à grandir: chacun peut s'enrichir du savoir des autres s'il n'est pas avare de ses propres connaissances. Ce film passionnant - il permet une meilleure compréhension des événements récents - est construit comme un tableau. Il progresse par touches successives: des images, des scènes, apparemment sans lien, finissent par composer une représentation très précise de l'environnement géographique, social et mental dans lequel évoluent les Maliens aujourd'hui.

Le Monde Diplomatique, Paris

«Ta Dona», ça veut dire «Le feu est entré».

«Au  feu!» est la meilleure façon de le traduire. Chaque fois qu'une situation commence à s'échauffer, dans toutes les circonstances de la vie, on dit «ta dona» en bambara.

Dans mon film, au moment où tout bouge autour de l'homme sahélien, je voulais dire: «Ça chauffe! Au feu! Attention quelque chose se passe!» On en a assez de la corruption.

«Attention!» Adama Drabo